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Mongolie, le Nomad's land
2 novembre 2009

Aperçu d'une nouvelle saison

Jeudi 10 septembre 2009

   La nuit qui se termine a été très froide. S'y est ajoutée une nouvelle invitée (la pluie), qui n'a pas troublé mon sommeil pour autant. En sortant de la tente, il fait gris. Peut-être une averse nous permettra-t-elle de voir des arcs-en-ciel au cours de la journée ?

Le petit-déjeuner du jour est constitué notamment de crêpes mongoles. Merci Tuya !

   Etant donné le léger crachin, pas de marche prévue ce matin. Nous nous engouffrons directement dans les fourgonnettes. Le sommet des collines est d'abord masqué par un plafond nuageux très bas. En gagnant de l'altitude (autour des 1500 mètres), la neige fait son apparition d'abord sur le tiers supérieur des reliefs puis ne cesse de descendre jusqu'à recouvrir de son manteau blanc toute la vallée. Un décor inespéré s'offre alors à nous : les troupeaux se déplaçant dans la neige, les gers saupoudrées de cristaux immaculés. C'est un autre monde qui se dévoile, une autre saison que nous pouvons découvrir. C'est tout simplement sublime !

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Nous filons à bonne allure mais ne soulevons plus de nuage de poussière à notre passage. Désormais, il s'agit de projections de boue.

   Nouvelle surprise à l'approche de Mörön, la grande ville du nord (120 000 habitants) : nous avons le droit à un fugace passage sur le bitume qui plus est d'excellente qualité. Etrange de ne plus être secoués malgré les précautions de notre chauffeur. Et après plusieurs jours de piste, dommage de voir la nature défigurée par cette traînée asphaltée.

A Mörön, nous nous rendons au marché de la ville pour laisser Tuya se réapprovisionner. Nous disposons d'une heure de temps libre en attendant. Ce marché présente la même configuration que celui d'Erdenet : une structure principale en briques où se vend l'alimentaire et des containers proposant étoffes, vêtements, livres, selles ... En fond sonore, des annonces en mongol : celles des chauffeurs de bus cherchant à avertir et attirer le chaland.

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Avec Antoine, Nelly et Pascale, nous vadrouillons ensuite dans les rues de la ville.

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   Etant données l'heure avancée et la météo capricieuse, le repas du jour est exceptionnellement pris dans une cantine locale. Nous pouvons ainsi manger les mêmes plats que les mongols (sans trop de concessions à nos goûts d'occidentaux) : soupe, thé salé au lait de jument et buuz. Le buuz est un ravioli cuit à la vapeur généralement garni de viande, plus rarement de légumes.

   Nous reprenons ensuite la piste vers le nord. Dans cette région, elle est en plus mauvais état que précédemment. Notre chauffeur repère soudainement des vautours et s'arrête net. Les autres n'auront pas cette chance.

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   Nous ne tardons pas à entrer dans le Parc National du Khövsgöl. L'entrée est matérialisée par un péage sommaire. Ceux-ci sont très répandus dans tous le pays. La taxe acquittée porte soit sur le véhicule soit sur le nombre d'occupants.

Nous traversons de temps à autre un lit de rivière asséchée.

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Plus tard, nous longeons un promontoire et nous arrêtons sur les hauteurs. En contrebas, la vue est splendide : une vallée aux multiples couleurs, une habitation et une yourte isolées, des jeux d'ombre et de lumière du fait du ciel couvert, une rivière serpentant ... Il s'agit de l'Egiyn Gol appelée plus communément "Rivière Nationale" par les mongols car c'est la seule qui s'écoule entièrement en Mongolie entre le lac Khövsgöl et l'Orkhon.

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   Peu avant d'arriver sur ce site, la Raleuse de notre véhicule a prononcé quelques malencontreuses paroles tout à fait déplacées à l'égard de notre chauffeur. A notre grande joie, la guide profite de la pause pour lui proposer de passer dans l'autre véhicule "un peu plus confortable". ;o) Débarrassés de ce "colis", l'ambiance dans la voiture s'améliore instantanément. Malgré la différence de langues, les plaisanteries et mimiques fusent  dans la fourgonnette. Nous encourageons le chauffeur à foncer et à prendre les nids de poule tout en jouant aux exaspérés ... Des liens se créent de fait entre les occupants du véhicule.

  Un peu plus loin, nous descendons dans la forêt lorsque des intonations de surprise me parviennent de la banquète de devant : ce que nous prenions  pour le ciel est en réalité le lac mais l'inclinaison de la pente nous induisait en erreur.

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Nous poussons encore quelques kilomètres avant d'établir le bivouac près de nomades, loin des camps de touristes et à la lisière de la forêt avec vue imprenable sur le lac. Par manque d'attention, nous commençons à dresser notre tente sur un "nid" de fourmis rouges. Constatant le fort trafic sur la toile, je m'aperçois de notre erreur et nous déplaçons notre abri de quelques mètres. Hélas, le terrain est plein de nids et quelques éclaireurs viendront m'"attaquer" durant mon sommeil (bande de lâches ! :o)).

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Pendant que nous montons nos tentes, une moto vient au bivouac et y dépose une femme. En une poignée de minutes, un magasin de produits artisanaux ouvre ses portes dans notre bivouac. Pendant que certains font des emplettes, je prends quelques photos des environs.

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Une nomade habitant dans le voisinage m'aborde et s'informe de notre périple en anglais. C'est la seule personne parlant la langue de Shakespeare que j'ai rencontrée durant les 3 semaines ! Je l'ai encore revue le lendemain avec son enfant dans les bras.

   Le soir après le repas, nous sommes plus que d'habitude pour la veillée à la lueur des bougies : nous faisons tous plus ample connaissance car demain c'est "journée de repos".

- Notre guide, Onon, a un prénom correspondant au nom de la rivière au bord de laquelle est né Chinggis Han. Lors de ses études, elle avait le choix entre trois langues : le français, l'anglais et l'allemand. Elle a choisi la première séduite par la musicalité de sa prononciation. Elle a appris notre langue d'abord à Oulan-Bator puis est partie en France pour parfaire son apprentissage. A présent, elle est guide touristique l'été et traductrice l'hiver. Avant, seuls une vingtaine de traducteurs étaient disponibles. Aujourd'hui, la concurrence s'accentue avec l'arrivée sur le marché de nombreux jeunes. Cependant ces derniers pâtissent encore de leur inexpérience face à ceux qu'ils nomment les "requins".

- Tuya signifie en mongol "rayon de soleil". Il est vrai que par sa bonne humeur constante, sa cuisine exquise (qui me fait goûter à tout même ce que je n'aime pas) et sa taquinerie envers notre chauffeur, elle créée une bonne ambiance dans le groupe. Elle a quatre enfants, le plus âgé ayant un peu plus de mon âge. A la saison morte, elle est cuisinière dans un restaurant d'Oulan-Bator. Elle est originaire de l'est, "là où le soleil se lève très tôt et se couche très tard" (c'est une région très plane).

- Nergui, notre chauffeur, est également taquin mais est un peu plus renfermé. Il a été DJ par le passé et travaillé désormais dans un garage durant l'hiver. Son prénom correspond à un événement malencontreux mais est cependant répandu en Mongolie;

- Erka, le chauffeur de l'autre Mitsubishi, a un diplôme de responsable culturel dans les aimags (provinces) et les sums (districts). Il vient de la même région que Tuya et est son beau frère. C'est quelqu'un qui semble être passionné par son pays et sait très bien le transmettre même s'il ne parle que le mongol. Son nom complet, Erdenebat signifie "Trésor Solide".

- Baska est né à Oulan-Bator mais sa famille est originaire du centre du pays. Il est le plus jeune de tous et est père d'un enfant. Il a une formation de géologue mais est devenu chauffeur. C'est la seconde fois qu'il parcourt ce circuit. Son prénom complet Baasandamba est un mélange de mongol (Baasan=vendredi) et de tibétain.

Tous travaillent pour l'agence AYAN TRAILS qui a fait son possible pour répondre à nos attentes et nous émerveiller. Ils ont réussi haut la main. Merci à vous 5 !!!

S'ils voyagent en Mongolie, cela tient principalement à deux raisons :

- s'échapper d'Oulan-Bator dont l'air est pollué par la centrale de charbon. Leur santé en est ainsi améliorée.

- ils n'ont pas la possibilité de voyager par eux-mêmes pour découvrir leur pays. En accompagnant les touristes, ils découvrent des coins qu'ils ne connaissaient pas auparavant. Néanmoins, ils sont souvent affectés aux mêmes circuits car ils finissent par connaître les pistes. Ils peuvent travailler avec différentes nationalités au cours de la saison.

   Commencée tôt, la soirée se termine vers 21h/21h30. Le froid est tellement vif que la tente a déjà gelée.

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